Une banque anglaise, probablement curieuse de connaître le pouvoir d’achat des jeunes, a fait une enquête chez 702 parents d’enfants de moins de 16 ans. Question d’estimer combien d’argent de poche ils gagnaient en effectuant des tâches ménag ères (et si cette somme était assez pour leur vanter l’intérêt d’un carnet d’épargne, on peut supposer).
Les résultats allaient réserver bien des surprises à Janet Connor, qui menait l’enquê- te. Ainsi elle devait constater que pas mal de parents payaient leurs chers bambins assez bien, même nettement plus qu’un professionnel. Aux taux pratiqués, un enfant qui ferait toutes les tâches à la maison pourrait ainsi gagner en moyenne 750€ par an, calculait-elle. Mais que les parents parmi nous ne paniquent pas pour autant : 80% des jeunes se montraient encore prêts à donner un coup de main sans réclamer du cash.
Autre constatation remarquable : quand les parents offraient de l’argent, les garçons gagnaient en moyenne considérablement plus que les filles. Assez même pour que la banque soit prête à crier à la gender discrimination. Au vu de ces résultats, on peut en effet confirmer qu’elle commence dans la famille même. Ainsi les garçons gagnaient 0,40€ pour mettre la table, contre 0,30€ pour les filles. Même chose pour passer l’aspirateur (3€ contre 1,7€) ou nettoyer la voiture (4,20€ contre 3,20€). Les écarts pouvaient encore être plus grands, selon la nature de la tâche. Ainsi, quand il s’agissait de nettoyer la cage de l’animal familier, ou vider le lave-vaiselle, les garçons gagnaient jusqu’à trois fois plus que les filles. Injustice suprême : même pour faire leurs devoirs d’école, les garçons étaient mieux rémunérés que les filles (2€ contre1,30€). Assez bizarrement, il n’y avait que le nettoyage dans la maison où les filles pouvaient un peu rattraper leur déficit : 4,60€ contre 3,10€ pour les garçons.
Ces résultats me laissent perplexe, et en vain j’essaie de trouver une explication pour
ces différences dans les récompenses. Je ne peux que livrer quelques théories en vrac :
la qualité de travail livré par les garçons est de x% plus élevée que le travail des filles
et mérite donc un supplément salarial de x%. Une hypothèse qu’on ne peut ni confirmer
ni nier, vu que les chercheurs ont négligé d’aller contrôler cette qualité sur place,
mais que je vais quand même écarter, vu l’improbabilité.
c’est une question d’offre de travail sur le marché. Les filles sont plus
disponibles sur ce lieu du travail que les garçons, qui sont trop occupés
ailleurs, à jouer au foot, aux jeux vidéo, ou à retrouver des filles dans la
rue, activité qui leur demande d’autant plus de temps que ces filles ne
sont pas là, mais à la maison, à travailler. Les garçons sont plus difficiles
à mettre la main dessus, donc plus demandés à cause de leur rareté et
ainsi plus payés pour le même travail.
contrairement aux garçons, les filles n’osent pas dire non quand on
leur propose des rémunérations minables pour des boulots de merde,
et feraient mieux d’aller dépenser l’argent ainsi gagné pour suivre des
cours d’assertivité.
les filles sont des êtres sociables et réfléchies, qui appréhendent
pleinement les difficultés qu’ont leurs parents à les nourrir et les
éduquer et qui comprennent qu’il est de leur devoir d’alléger leurs
peines en donnant un coup de main pas trop cher.
Non, d’accord, t’as raison, là je débloque… Ben quoi, on peut rêver quand même !