Lors d’un saut de puce low-cost à Cologne (mangé au café-resto de femmes Gezeiten), que vois-je : POST-MENOPAUSE, expo de Rosemarie Trockel à Cologne. Ah, ah, me dis-je, une collègue ! Qu’apportera-t-elle à ma réflexion sur la ménopause ? Ma curiosité me fait découvrir l’oeuvre d’une artiste colonaise de 53 ans, très connue dans le monde de l’art contemporain.
L’affiche de l’expo intrigue : une énorme toile unicolore à la surface tricotée en gris perle. C’est cette toile qui s’intitule "ménopause" (2005). Merci, Rosemarie, moi c’est 1996-ad infinitum. Rien de tel que la reconnaissance artistique pour se sentir mieux ! Pourquoi gris perle, un peu ouateux ? Une allusion à l’état mental embrouillé par le désordre des hormones ?
Trockel est-elle la promotrice d’un nouveau thème artistique ? Verra-t-on dans un avenir proche des tas d’oeuvres de la main d’artistes baby-boomers au sujet de la ménopause, sujet jadis tabou !
Revenons au musée Ludwig. L’accueil déjà amuse et provoque à la fois : le public descend un escalier et se retrouve face à un énorme rideau de laine tel qu’un rideau de spaghetti en partie coloré en rouge-sang ou sauce sur la droite alors qu’à gauche il y a des plats de spaghetti bolognaise (en laine) posés à différentes hauteurs contre ce rideau. La bouffe, la cuisine, les règles, mais aussi d’autres thèmes sont traités d’une façon subversive : le nationalisme, la psychologie, l’alimentation carnivore, la célébrité, la publicité etc… avec divers média. Un menu bénit pour la féministe que je suis !
Je hurle de rire devant son collage intitulé "la recherche de nouvelles familles" représenté par une photomontage de 2 vieux hommes tricotant et plus loin l’inscription "makes us bleed" ! Trockel utilise les travaux manuels féminins traditionnels d’une façon totalement originale avec humour et ironie. La pièce-maîtresse consiste en une installation plus tapageuse que les autres : d’un côté un grand disque sur lequel est projetée la dia d’un sein avec au centre un mince jet d’eau laiteuse tous les 10 minutes. Ce jet arrive 3 mètres plus loin sur le sol au pied d’un robot représentant le buste penché d’une femme frottant une éponge sur le jet d’eau par terre et puis levant son bras mécaniquement à l’horizontale pour frotter son reflet sali sur un miroir, derrière elle une énorme photo grandeur nature d’un bureau d’entreprise : fort, non ?
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette artiste contemporaine : article dans Emma‚(Jan/Feb 2006) et dans Women artists, Taschen.