Les magazines de musique :
Même si les Inrocks ont découvert sur le tard (et quand je dis
tard, il a fallu attendre qu’une major produise le groupe)
l’existence du groupe Le Tigre, pas question pour eux d’évoquer
leur dimension féministe, on scrute l’article en vain
pour comprendre leur sujet.
Peut-on parler du Tigre sans parler de féminisme ? Par ailleurs, on cherche encore dans leur magazine des traces de l’autre moitié de la planète, au delà des incontournables PJ Harvey, Bjork ou Missy Elliott ; à les lire, on a l’impression que les interprètes féminines n’existent pas ou alors en tant qu’exemple d’une « sonorité toute féminine ». D’autres magazines, tels que Technikart s’en tirent à peine mieux (sauf qu’eux au moins osent prononcer le mot).
Les concerts : Ah, tous ces concert de rock où tous ces grands abrutis se collent à la scène ! Occupation totale de l’espace, vous n’existez plus, ils ne vous voient pas et vous ne voyez plus rien. Sleater Kinney lors d’un de ses derniers concerts a demandé à la gente masculine de bien vouloir laisser la place aux filles. Saluons l’initiative et notons au passage, que dans les pays anglo-saxons, les moeurs sont plus évoluées. Les garçons se mettent plus systématiquement derrière les filles plus petites. Sans doute parce que celles-ci sont plus nombreuses dans les salles de concerts. Autre histoire de fief ou de territoire : lors des grands festivals de musique rock, la présence de toilettes pour hommes n’empêchent jamais ceux-ci d’abord de pisser près des clôtures et ensuite, au fil des heures et des bacs de bière, de se rapprocher de la foule pour se vider de leurs litres de Jupiler. Au fil des concerts, le cercle se resserre. Beau marquage de territoire !
Les magasins de musique : Cherchez un peu une tête féminine derrière les comptoirs de vos magasins de disques préférés…On le sait, la musique c’est une histoire de spécialiste, une histoire sérieuse, n’estce pas ? Alors pour ce qui est de mettre les artistes femmes en valeur… il ne faut pas trop leur en demander. Sans doute vous répondront-ils que la majorité de leurs clients sont des hommes, ce qui est probablement vrai malheureusement… Mais il y a encore pire que les magasins de disques… les magasins qui vendent des platines aux DJs !
Les soirées et leur DJ’s : En Flandre on a fameusement dansé dans les soirées « Fiesta Feminista », avec leur superbe répertoire de rock/électro féministe. Mais il faudrait multiplier les initiatives… Il faudrait que plus de DJ femmes fassent tourner les platines (merci les Girly Mondays, les Biches, Constant…) et, pourquoi pas, osent un peu plus passer des artistes femmes.