- Oniisama E (Très cher frère) par Ikeda Ryoko
Véritable montagne russe d’émotions, cette manga, qui se déroule dans une école pour jeunes filles, frappe surtout par l’intensité des situations, le rendu des émois intérieurs des adolescentes, et les personnalités fortes des trois personnages principaux dont les volontés et les destins dramatiques vont se heurter.
Trahison, désespoir, amour interdit, fascination pour ce qui est fort et impitoyable mais aussi bien exaltation de l’héroïsme et de l’humanisme exemplaire sont au rendez-vous. Une série qui n’a pas peur de parler de la personnalité et de la force des femmes, en bien et en mal, sans tomber dans les clichés habituels et faciles. Apprendre à distinguer les tourments narcissiques de l’émotion vraie et profonde, voilà le chemin initiatique qui est proposé. Transformée en animation dans les années 90, la série débutera sur une chaîne française, mais sera déjà retirée après quelques épisodes, sans doute par des responsables effrayés… La manga, sortie dans les années 60, est aujourd’hui très difficile à trouver, mais la série animée vient de sortir en DVD, sous-titrée en français. En vente dans les magasins de manga.
- Revolutionary girl Utena (Utena, la fillette révolutionnaire) par Chiho Saito & Be-Papas
Le prince charmant étant trop absent de ce monde sans espoir, Utena décide de ne pas l’attendre et même plutôt de prendre sa place. A elle le destin héroïque, où elle délivrera les êtres faibles en détresse ! A l’école, elle trouvera sur son chemin Anthy, fille apparemment sans volonté propre, qui a grand besoin d’être sauvée. En effet, Anthy est « la fiancée de la Rose » l’enjeu passif d’une lutte acharnée entre les membres d’une élite sécrète qui se battent en duel pour elle. Car celui qui sortira vainqueur de ces combats à l’épée obtiendra la fiancée et par là possédera « le pouvoir de révolutionner le monde ». Utena entre dans l’arène, ne supportant pas qu’on traite un être humain comme un trophée. Mais qui est vraiment Anthy ? Et si elle a besoin d’être sauvée, n’est-ce pas d’abord d’être sauvée d’elle même, de cette docilité et passivité qui la poussent au sacrifice de soi ? En définitive, le pouvoir d’Utena de révolutionner le monde, ne serait-ce pas sa capacité d’inspirer les femmes à se libérer elles-mêmes de l’oppression ?
La manga a été transformée en série animée (par le collectif Be-Papas), puis en film animé. A la démence du film, bien que très brillant graphiquement, nous préférons quand même la série, où le message « féministe » reste plus vigoureusement présent. De plus, le costume d’Utena y est plus joli.