Scumgrrrls N° 3 - Printemps / Spring 2003

Les femmes sont toujours sur tous les fronts. En ces temps de guerre, elles n’ont cessé de donner de la voix et de rappeler que la machine àtuer est sexuellement déterminée, que la guerre est un jeu d’homme, et que le militarisme est lié au sexisme. Solidaires, elles assument leur responsabilité àêtre en tant que sujet, ànégocier les rapports de force, àles définir et pratiquer leur autonomie. Pour la troisième fois, les scum grrrls se veulent l’écho de ces luttes et de ces réflexions. En raison de l’actualité, sans doute ce numéro est-il moins léger que d’habitude. Un reportage de notre envoyée spéciale àl’ONU raconte les inconsistences de la politique américaine, un autre s’interroge sur la notion de droits des femmes. Mais l’optimisme n’est pas absent de ce numéro qui rapporte la formidable lutte de l’association française Ni Putes Ni Soumises et qui comprend un fabuleux dossier cinéma sur ces personnages de femmes qui crèvent l’écran... Sans parler d’un coup de gueule sur les dictionnaires qui sont de gros machos !

A little History

What is the origin of the 8th of March and Who had the idea to create the International Women’s Day ? Rather than to look for a precise origin, it’s is more accurate to say that the International Women’s Day was born further to women’s movements that occurred in several parts of the world, more or less, at the same time.

Jounée internationale de la femme

Chaque année, on se dit qu’on ne nous y reprendra plus, que l’année suivante on y jettera àpeine un oeil, qu’on ne sera même plus tentées de les acheter. Mais rien n’y fait, la tentation est trop forte. Le 8 mars, journée internationale des femmes, on ne peut s’empêcher de se demander comment les journaux traitent des femmes et de leurs luttes. A chaque fois, bien sà»r, c’est la déception. Les sujets bateaux reviennent chaque année, rarement en première page, souvent de manière très accessoire. Généralement on sent combien les journalistes ont eu du mal àtrouver leurs papiers pour cette occasion…

Trying to make sense in the Caves of the UN building in New York

The final crucial week of meetings of the UN Security Council before Bush and Blair decided on their unilateral and illegal war action, the UN headquarters in New York also hosted – in the caves of the UN building - the annual session of the Commission on the Status of Women (CSW). While women’s NGO activists ran around the caves of the UN building with peace petitions trying to make their voices heard, the men were deciding on different degrees of militarism and war three floors up. Needless to say, women’s activists did not have access to this floor !

Ni putes ni soumises

La troisième vague du féminisme serait-elle arrivée en Europe ? On l’attend, on en scrute les indices ici et là. Aux Etats-Unis, les groupes rock de filles et les larges promotions d’étudiantes des women studies en sont quelques signes avantcoureurs, au milieu d’autres signes bien plus inquiétants. En Europe aussi, àpart une épisodique et faible reconnaissance par les médias de la présence et de la validité d’un discours féministe et d’une prise de conscience perceptible chez les 20-30 ans, on ne peut pas dire que la vague soit un raz-demarée.

What is all this talk about Women’s international rights ?

In the 1990s many feminist and women’s advocates began to phrase their demands using a ‘human rights’ language. National non-discrimination laws and equal opportunities policies had failed women, and it was time to try something new. It was time to become cosmopolitan, go global and strategically use the international human rights regime.

Les femmes crèvent l’écran

Quelle joie quand un film montre des femmes libres, belles et indépendantes, quand son propos est féministe et émancipateur ! Films de femmes ou d’hommes, films féministes, même accessoirement, voici notre sélection, non exhaustive, de films à voir et àrevoir !

Le fantasme de l’entre hommes

Unanimement applaudi par la critique, « Le fils » est incontestablement un film réussi : intense, cohérent, efficace, riche thématiquement et ouvert àdes lectures multiples. Est-ce pour cela qu’aucune voix discordante ne s’est élevée dans le concert des louanges ? Ou bien faut-il conclure àl’indécrottable aveuglement devant le -toujours vivace- phallocentrisme ? Aije été la seule àsubir la rare violence de ce film ? Violence d’une caméra qui nous contraint, pendant près d’une heure, àune traque permanente. Violence d’un montage saccadé qui ne nous laisse aucun répit. Et au-delàde la violence formelle, l’autre, symbolique celle-là, et tout aussi meurtrière, celle de l’exclusion radicale du féminin. Un déni définitif sur le double mode de l’oblitération et du dénigrement. Telle est ma lecture, celle d’une cinéphile féministe hérissée par l’insidieuse et incessante colonisation patriarcale de notre imaginaire.

Psychanalyse, société et "vie lesbienne", rien qu’une incompatibilité d’hu-moeurs ?

Voici quelques années, Monique Wittig déclarait : « les lesbiennes ne sont pas des femmes  ». A une époque où le divorce était presque consommé entre lesbiennes et mouvements féministes, la phrase avait fait scandale et rares étaient celles qui cherchaient àcomprendre le sens très politique de la déclaration de Wittig. Le texte de Cécile Nisol replace la pensée de Wittig dans l’analyse psychanalyste afin de démontrer combien la « lesbienne  » tient une place particulière dans la société.

Fear of Rape opresses all Women

Have you changed your travel or walking route because you are afraid ? Have you avoided going out in the evening because you did not know how to get safely home ? Do you get nervous, late at night, when a man walks towards you, or when you hear footsteps behind you ? Have you avoided arguing with a man because you were worried about what he might do ? Have you in any way restricted your life because you were afraid of sexual assault, rape or any other form of male sexual violence ? Is your life constrained by a fear of being raped ? If yes, then you are not alone.

2 ou 3 choses qui m’énervent... dans les dictionnaires

La langue donne du sens aux choses, au monde. Loin d’être une appellation neutre des éléments qui nous entourent, elle applique souvent les préjugés de la société, les répercute ou les crée. Le sexisme y trouve donc naturellement sa place ainsi que dans les dictionnaires qui tentent de nous expliquer le « bon usage  » de la langue (française ou autre). On n’imagine pas avec quel manque de subtilité les dictionnaires s’y prennent parfois.

Le scum du moment

Scumgrrrls N°18 - Summer 2011

Voilà déjà 9 ans ( !) que nous avons commencé l’aventure des Scum Grrrls. Nous voulions créer le magazine qui nous manquait, celui que nous aurions voulu lire nous-mêmes, un magazine qui aurait un regard différent et résolument féministe. Nous voulions un ancrage en Belgique mais la liberté de parler de questions locales et globales, nous voulions faire rire, mais aussi traiter de sujets plus (...) lire la suite de l'edito.

Le sommaire

  • Merci madame, journée de la jupe
    Par Nathalie Trussart
  • Il corpo delle donne
    par Valére Brixhe
  • Elles Tournent
    by Nadine Schmidt
  • Life Puzzle
    by Malin Björk
  • Craftivism
    by Nina Nijsten
  • Espace et femmes, espaces de femmes ?
    par Anne Smolar
  • Take back the night
    by Nina Nijsten
  • Au coin chéri !
    par Séverine Dusollier
  • Feminists living together collectively
    by Sari, Chris, Nina et Dani
  • Félicia
    par Juliette Boutillier
  • Désordre !
    par Virginie Jortay
  • Oude wijn is rechste zakken
    door Evie Embrechts
  • Ces empêcheuses de violer en rond...
    par Séverine Dusollier